Dimanche, le concert de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens, était empreint d’une émotion particulière. Donné comme traditionnellement au profit du Téléthon, ce concert était surtout dédié à l’un de ses musiciens disparu en début d’année, Jacques Delahais. Jacques Delahais faisait partie de cette belle famille musicale depuis une soixantaine d’années. Son charisme, sa bienveillante attention, son amitié, son sourire permanent, son souci d’être toujours là pour tous… ont profondément marqué tous ceux qui l’ont côtoyé.

Jacques était l’un des piliers de l’orchestre. Jonglant entre ses obligations professionnelles (agriculteur), associatives, il s’organisait pour répondre présent aux diverses sollicitations. Il avait à cœur la volonté de respecter et d’aller au bout de ses engagements. Comme le dit si bien son cousin Michel qui l’a accompagné dans son aventure au sein de l’Harmonie « Toujours prêt à se plier en quatre pour rendre service ». Sa prestation musicale se doublait de la participation à toute la logistique requise lors de la mise en place d’un concert, de création de décors… Il était toujours présent.

Son amour de la musique a commencé très tôt. Adolescent, il a pratiqué l’accordéon avec ses copains. Puis dans les années 60, il a commencé son apprentissage du solfège et de la basse à piston au sein de la Fanfare de Gonneville. Il participe à toutes les répétitions du vendredi soir sous la direction de M. Leneveu, pour commencer à jouer de la basse en 1963 et défiler avec les vingt autres musiciens. En 1970, lorsque la Fanfare devient « La Société Musicale de Gonneville », son répertoire jusqu’alors composé de pas redoublés et de marches pour les défilés, doit évoluer pour s’orienter vers d’autres choix musicaux. Grand moment où leur chef, M Leneveu les emmène au théâtre Mogador, découvrir un autre style de musique. Cela se concrétise par la mise en place de concerts et de soirées dansantes où Jacques n’hésite pas à se mettre à la guitare basse pour les accompagner. Mais son instrument de musique habituel est alors et restera l’euphonium.

Des goûts musicaux éclectiques

En 1989, création de l’école de musique. A compter de cette époque, Jacques Delahais ne cessera de se perfectionner, fidèle aux cours et aux répétitions, toujours le premier arrivé malgré ses occupations et la distance à parcourir de Bréauté à Gonneville. Ses choix musicaux sont très vastes et surtout liés à sa génération. Il adorait les musiques de western, les Beatles. Au cours de ce concert, ses amis ont choisi entre autre, d’interpréter « The lady Caliph » d’ Ennio Morricone et Penny Lane des Beatles, ses préférés. Pour Jacques et l’Harmonie, c’était et restera le partage de la musique, les concerts, les défilés, tous les évènements vécus en toute simplicité, dans la joie, la convivialité, la fraternité, la complicité et le respect de tous et surtout la véritable, inoubliable, Amitié.